L'invention de Hoover & Gough

Publié le par Christian Jacomino

Quand Hoover et Gough publient The simple view of reading en 1990, il semble que leur position consiste à affirmer ceci: Quand nous parlons d’illettrisme, nous songeons d’abord aux difficultés rencontrées dans l’apprentissage de la lecture, mais avons-nous bien songé que ce n’est peut-être pas tout à fait de lecture qu’il s’agit? Ou que, dans l’acte de lecture, ce n’est peut-être pas la tâche spécifique du déchiffrement qui est en cause au premier chef, mais celle de compréhension de l’énoncé tel aussi bien qu’il pourrait être communiqué à l’oral? Autrement dit, quand vous vous étonnez de ce qu’un adolescent se montre incapable de lire (et de comprendre) un texte simple, êtes-vous bien sûr qu’il le comprendrait beaucoup mieux si vous lui en faisiez vous-même la lecture?
Et, avec le recul d’une quinzaine d’années, cette Simple view s'impose de plus en plus clairement comme le modèle de base.
Pour autant il me paraît important d'ajouter que
(1) la maîtrise de la langue à l’oral ne conditionne pas seulement la compréhension des textes que l’on lit, ainsi que semblent le penser Hoover et Gough, elle concerne aussi bien la capacité de déchiffrement;
(2) l’apprentissage de la lecture à un impact décisif en retour sur la maîtrise de la langue à l’oral.

Publié dans S.A.D.E.

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