Du traitement de texte

Publié le par Christian Jacomino

En commentaire à un billet de Gilles Jobin, du 29 août, intitulé Ecrire à l'école.

Le souci obsédant de faire passer l'écriture avant la lecture est une bizarrerie caractéristique du système scolaire français actuel. Je ne vois rien dans les Programmes officiels qui l'encourage, ni seulement qui l'autorise. C'est une tendance qui vient on ne sait d'où, initiée par on ne sait qui. Elle prend force dans certains IUFM et a, me semble-t-il, les conséquences les plus néfastes. Dans beaucoup d'endroits - pas seulement des écoles, mais des bibliothèques publiques aussi bien - on part du constat que les enfants ne lisent pas, ou lisent mal, et l'on répond à ce constat en décidant d'ouvrir un atelier d'écriture. Je ne pense pas que ce soit la bonne décision. Néanmoins, si l'on tient absolument à faire 'écrire' les enfants les plus jeunes, autant s'y prendre de manière à peu près raisonnable. Et, sur ce point, les chercheurs nous donnent des indications précieuses. Ils soulignent que l'activité d'écriture procède de la coordination quasi miraculeuse de tâches très différentes. Indépendamment de l'invention (celle, par ex., d'une histoire policière), ces tâches sont au moins au nombre de quatre: (1) organiser son discours (dans sa macro-structure); (2) composer des phrases correctes venant s'ordonner dans la forme générale du discours; (3) corriger l'orthographe; (4) écrire de manière lisible.

Le maître qui veut aider l'élève à réussir, et l'engager ainsi dans une véritable démarche d'apprentissage, doit avoir le souci de dissocier ces tâches. Le traitement de texte lui permet de le faire en produisant une écriture toujours lisible et en offrant la ressource d'un correcteur orthographique. Soit en dissociant les tâches (1) et (2) des tâches (3) et (4).

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Publié dans S.A.D.E.

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