Voix haute
Christian Bonrepaux me cite: "la lecture silencieuse n'est pas pédagogique". La formule sans doute peut paraître un peu brutale. Le jugement est pourtant fidèle à ce qu'indiquent les Documents d'application des programmes (de 2002) dans le volume consacré à la littérature en cycle 3, où on lit: Le Monde de l'éducation publie, en outre, en hors série, un précieux Guide du jeune professeur 2006/2007, où l'on trouve une fiche intitulée "Vrais et faux problèmes de langage". Une statistique tout d'abord: 22 % des jeunes Américains classés prédélinquants souffrent de problèmes orthophoniques. Puis le journaliste a interrogé un orthophoniste, Rémy Page. Celui-ci évoque les problèmes de prononciations, et il indique: Cette remarque touche au feed-back décisif de la lecture sur la maîtrise de la langue à l'oral. Cette dernière n'est pas (seulement) un prérequis de l'apprentissage de la lecture. Si la lecture est précieuse c'est bien aussi, c'est bien surtout parce qu'en retour elle favorise la maîtrise de la langue à l'oral. En apprenant à lire, on apprend à parler. Mais à condition bien sûr qu'on n'apprenne pas à lire seulement avec les yeux. Qu'on le fasse à voix haute. En passant par la distinction explicite des sons.