Monique Canto-Sperber et le libéralisme social

Publié le 19 août 2006 par Christian Jacomino

Je vois que, pendant mon absence, il a été question de libéralisme social (ou de gauche) chez Michel et chez Baptiste. Il se trouve que, de mon côté, je lisais avec le plus vif intérêt Les règles de la liberté de Monique Canto-Sperber, ouvrage publié chez Plon en 2003. Je copie, de la quatrième de couverture, ce paragraphe qui fait figure de manifeste:

Si le socialisme ne peut prendre en charge la cause des libertés, il faudra en conclure que son rôle émancipateur est définitivement révolu. L'orientation libérale au sein du socialisme n'est pas une nécessité malheureuse, une compromission, encore moins le sacrifice de la pureté socialiste sur l'autel des contraintes économiques. Cette orientation doit bien plutôt être assurée, revendiquée, car elle correspond à une interprétation du socialisme manifeste dès son origine. Elle incarne aujourd'hui l'avenir du socialisme.

L'auteur occupe une place éminente dans le paysage culturel français, puisqu'elle dirige l'école normale supérieure de la rue d'Ulm. Ce rang devrait permettre aux idées qu'elle défend de trouver un écho. Mais, à Paris, ce qu'on voit sur les murs, ce sont plutôt des affiches du Parti Communiste (l'une en particulier avec ce slogan dont on voudrait croire qu'il relève du folklore, ou peut-être de l'humour: 'Créer des emplois... à l'hôpital... à l'école, c'est possible').

Je serais curieux de savoir si un groupe de réflexion s'est déjà constitué autour des travaux de Monique Canto-Sperber. Cela ne semble pas évident. Qu'attendent donc les étudiants de gauche pour organiser la chose...? Il n'ont pas à chercher bien loin pour renouveler une tradition qui, de mon temps, s'était nouée autour de la figure de Louis Althusser. C'est du côté de cette philosophe, me semble-t-il, qui est le côté de la liberté et de la modernité, qu'aujourd'hui ils devraient aller voir.

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